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Génétique du générique Partie I | | Stately, Yes. app for iPhone and iPad


4.4 ( 5984 ratings )
Education Book
Developer: Arnaud Bernus
Free
Current version: 1.04, last update: 7 years ago
First release : 25 Feb 2015
App size: 93.18 Mb

"Stately, Yes."
Exposition du 18 janvier au 22 février 2013 à lESBA TALM - site dAngers
avec les œuvres de Pascal Bircher, Roderick Buchanan, Gaëlle Cintré, Jordi Colomer, franckDavid, Jack Goldstein, Runa Islam, Pierre Joseph, Christophe Herreros, Pierre Leguillon, Jordan Wolfson, Dorit Margreiter/Mathias Poledna/Heimo Zobernig.
sur une proposition du Collectif 1.0.3 et de Stéphanie Cottin

Cette édition numérique est à concevoir comme une œuvre supplémentaire à lexposition "Stately, Yes.", entre teaser de cette exposition et son film documentaire. Elle est aussi la première version dune série d"Editions-expositions" regroupée sous le nom de "Génétique du générique".



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"Comme le premier et le dernier mot d’un roman, les génériques enferment les propositions filmiques dans un temps précis et court, celui du film, celui d’un téléfilm, les 52 minutes d’une émission.
Ils nous introduisent, ou nous en extirpent, dans une temporalité toute particulière qui est celle du cinéma, du formatage télévisuel et répondent à des enjeux commerciaux.
Les génériques télévisuels sont des litanies qu’on connait par cœur et qu’on attend avec impatience, car ils sont synonymes de distraction quotidienne ou hebdomadaire.
Les génériques de films sont effectivement comme le premier et le dernier mot d’un roman, mais d’un roman qu’on lit d’une traite, sans reprendre son souffle, car le temps de cette fiction est comptée, mais terriblement dense; il a la densité des derniers instants, la densité d’un match de foot décisif, la densité d’une course poursuite impitoyable.

Jean Gabin, avant 1939, demandait à ce que les personnages qu’il incarnait à l’écran, meurent à la fin de chacun des films qu’il acceptait de tourner*. On imagine aisément qu’il ne souhaitait pas emmener avec lui, dans sa propre vie, hors-champ, hors-caméras, ses doubles encombrants qui vivaient à cent à l’heure, à la vitesse de la lumière ou d’une étoile filante dans le ciel...
Le cinéma est par essence un art de la durée et le réalisateur s’en empare comme d’un bloc de marbre brut à sculpter; il sculpte le temps et ne garde que ce qui alimentera la voracité de l’image cinématographique.
Les années 60 voient un réel bouleversement dans l’approche du générique. Devant la prise progressive du pouvoir audiovisuel par la télévision, le cinéma se remet en question et les génériques deviennent des accroches plus persuasives, des sorties dont la musique vous hante longtemps après la fin de la projection. D’une assez banale fiche administrative, d’une liste de noms qui défilent, le générique redouble d’inventivité et devient un genre, une séquence à part entière, un court-métrage, un mini-documentaire, un pamphlet engagé, etc. Saul et Elaine Bass donnent ses lettres de noblesse à ce nouveau type d’entrée en matière, devenant de véritables expérimentations sensorielles et artistiques. C’est l’art de mettre en valeur le titre et les noms des protagonistes, de plus en plus nombreux, de ces aventures uniques qui doivent embarquer le spectateur dans un autre espace-temps, dans une autre dimension, un temps démultiplié, d’une compacité toujours plus intense.
Les films et vidéos prisonniers, dans cette exposition, du premier et du dernier mot du roman “Ulysse” de James Joyce, illustrent à leur manière les facettes de ces génériques qui font désormais partie de la culture populaire mondiale, malgré les décalages, les contradictions socio-politiques qui existent inévitablement entre les différentes parties du globe. (...)"
Extrait du texte de Stéphanie Cottin (janvier 2013)

*Edgar Morin, “Les Stars”, éditions du seuil, 1957, p.66



Partenariats :
FRAC Pays de Loire, la galerie Buchholz, la galerie Chantal Crousel, la galerie White Cube, la galerie Johann König, Alfred Alloyeau et les artistes.